Echo Tango

La tarification par mandat : chacun y gagne

Une des joies de l’entrepreneuriat, c’est de pouvoir fixer ses propres règles. Mon côté rebelle allait donc inévitablement remettre certaines conventions en question. L’une d’entre elles est la rémunération, la mienne en l’occurrence.

Dans une transaction entre un client et son traducteur, que veut chaque partie ?

  • Le client tient à connaître le coût total et l’échéancier d’un travail de qualité.
  • Le traducteur tient à assurer la satisfaction du client et être rémunéré à sa juste valeur.

 

Comment cela se reflète dans la tarification

La formule classique du secteur de la traduction consiste à appliquer une tarification au mot. C’est pratique pour le client, puisque c’est facile pour lui d'évaluer le mandat, bien en amont, comme s'il achetait des clous ou des beignes.

Par contre, la perception du travail en est une de marchandise : selon ce système, tous les mots se valent. Cela revient à uniformiser la valeur d’un travail qui est tout sauf uniforme. Si vous me permettez un exemple extrême :

TRADUIRE "JUST DO IT" > 0,63 $

(0,21 $ US = tarif au mot moyen aux États-Unis, selon les soumissions présentées à la General Services Administration du gouvernement américain en 2016.
La situation est semblable au Canada.)

Bon, ok, vous me direz que c'est de la transcréation, pas de la traduction. Si vous préférez un cas plus réaliste :

TRADUIRE
« CONSULTER LA DOCUMENTATION DU FABRICANT POUR PLUS DE RENSEIGNEMENTS
SUR LA MARCHE À SUIVRE. »


TRADUIRE
« LE COUPLE DE SORTIE EST TRANSMIS AUX TRAINS D'ENGRENAGES PLANÉTAIRES
COMMANDÉS PAR CINQ EMBRAYAGES. »

(pourtant, chacune compte 14 mots selon Word et les deux sont tirés d’un même document. )

Il y a donc réflexion à avoir sur la complexité du texte et sur les aspects du document qui peuvent influencer l’ampleur du travail au-delà du nombre de mots. Parfois, cet avantage est au traducteur, parfois au client :

  • Le format original du document. Un document Word, un PowerPoint avec des éléments graphiques à traduire, un PDF image, un organigramme Visio : chaque format comporte son lot de difficultés qui dépassent le travail essentiel de traduction. Pourtant, le client s’attend généralement à recevoir un document prêt à utiliser.
  • La présence de tableaux chiffrés peut compter pour énormément de mots alors qu’il y a peu ou pas de travail à effectuer pour le traducteur (une liste de numéros de pièces, par exemple).
  • La répétitivité des textes. Prenons l’exemple d’un ensemble de matériel de formation : notes du formateur, présentation PowerPoint, manuels des apprenants et feuillets d’exercice. Bien des blocs de texte peuvent s’y répéter quatre fois. Quatre fois le prix, ça vous dit ?

Bref, le calcul qui semble si simple cache son lot de pièges. Le client ne veut pas se sentir floué et le traducteur ne veut pas voir son travail minimisé.

 

La tarification à l’heure, alors ?

Elle permet d’éviter bien des problèmes de perception de la tarification au mot. Mais pour certains, le tarif horaire d’un traducteur d’expérience productif peut surprendre. De plus, l’évaluation du travail est plus subjective et le risque d’erreur plus important. La facture finale dépend d’une grande rigueur et d’une confiance solide entre le client et le traducteur. C’est mieux, mais ce n’est pas parfait.

 

Ma solution, donc

La tarification par mandat. La seule exigence est de partager les documents avec le traducteur afin d’obtenir une évaluation. L'établissement d'un prix forfaitaire permet

  • au client de savoir avec exactitude à combien s’élèvera la facture, sans mauvaises surprises, et
  • au traducteur de chiffrer son travail en toute connaissance de cause.

Bref, cette méthode permet de concilier équitablement les besoins des deux parties. Un traducteur heureux, c’est un partenaire qui se dévouera à votre succès, et un client qui réussit, c’est une des plus belles formes de rémunération qui soit.

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